Fécondité bruxelloise: les contrastes intra-urbains
Le vieillissement de la population européenne est un fait désormais bien connu, qui résulte notamment du faible niveau de la fécondité observé dans de nombreux pays. Quels en sont les facteurs principaux ? Une diversité n’existe-t-elle pas si l’on préfère l’échelle d’analyse intra-urbaine aux chiffres par pays ? L’analyse de l’intensité et du calendrier de la fécondité publié dans Brussels Studies par Mathieu Buelens, doctorant en géographie, pose trois constats principaux.
En premier lieu, les données confirment la plus forte fécondité des classes défavorisées sur le plan socio-économique, alors que la proportion de femmes restant sans enfant augmente avec les revenus et le niveau d’éducation. Toutefois, le deuxième constat relativise ces différences de fécondité : en réalité, ce n’est pas tant en matière d’intensité que les classes sociales se distinguent, mais sur le plan de leur calendrier. Les maternités précoces surviennent essentiellement dans les classes de revenu les plus basses (82 % des femmes ayant eu un enfant avant 20 ans sont aujourd’hui dans un ménage au revenu inférieur au revenu médian), tandis que ce sont les revenus les plus hauts qui sont le plus surreprésentés pour la fécondité tardive. Enfin, le troisième constat à retenir est qu’en dépit de la variabilité des comportements reproductifs selon le niveau de revenu, la fécondité de la population bruxelloise est aujourd’hui inférieure à la valeur de 2,1 enfants par femme, qui correspond au seuil de renouvèlement des générations. Si Bruxelles n’était pas au cœur de dynamiques migratoires nationales et internationales complexes, sa population serait donc amenée à diminuer.
Tous les détails sont dans la factsheet :
Mathieu Buelens, « Contrastes intra-urbains de la fécondité bruxelloise », Brussels Studies [En ligne], Fact Sheets, n° 152, mis en ligne le 24 janvier 2021, URL : http://journals.openedition.org/brussels/5277