Aller au contenu

Contre la gentrification. Le livre d’un chercheur engagé, pas d’un activiste

ULBinfo_gentrification

Dans son dernier livre, Mathieu Van Criekingen, géographe à l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (IGEAT), remet à l’avant-plan les rapports de domination qui sont à la racine des logiques de gentrification des quartiers populaires.

Les quartiers populaires proches des centres-villes sont des espaces très convoités par des promoteurs ou des entrepreneurs comme par des aménageurs, qui planifient leur attractivité pour des catégories choisies de populations. Pour leurs habitants par contre, la pression sur les conditions de vie en ville se fait toujours plus forte. Pourtant, la transformation de ces quartiers en espaces plus distingués, plus exclusifs et plus lucratifs n’est pas toute tracée. C’est ce que montre Mathieu Van Criekingen, dans son ouvrage intitulé, de manière assumée, « Contre la gentrification » (aux éditions La dispute).

À rebours des représentations lénifiantes d’un « renouveau urbain » unanimement vertueux, ce livre remet à l’avant-plan les rapports de domination qui sont à la racine des logiques de gentrification des quartiers populaires et les violences structurelles que celles-ci impliquent. Mais il s’attache aussi à révéler ce qui, en situation concrète, va à l’encontre de ces logiques, les déjoue ou leur résiste, remettant ainsi en question l’idée selon laquelle la gentrification serait inéluctable.

Le format et le parti pris du chercheur sont ici volontairement engagés, comme l’auteur l’explique bien dans le cadre d’une interview dans Bruzz :
« Je ne me considère pas comme un activiste, mais comme un chercheur engagé. J’analyse puis je prends position, un militant construit une analyse en fonction d’une position qu’il a déjà. »
Ce livre, avec ses 180 pages accessibles, mais bien documentées et référencées, est disponible dans toutes les bonnes librairies.