Pendant un mois, 3 000 Bruxellois et Bruxelloises ont relevé la concentration de dioxyde d’azote (NO2) dans leur rue, un indicateur clé de la pollution atmosphérique due au trafic. La base de données CurieuzenAir fournit ainsi une image très détaillée de la qualité de l’air dans les différents quartiers de Bruxelles. L’ensemble de ces données a été cartographié et montre que les concentrations de NO2 sont très différentes selon les quartiers, les rues et parfois au sein d’une même rue, confirmant notamment que les quartiers socio-économiquement vulnérables sont plus susceptibles de souffrir d’une mauvaise qualité de l’air. Les données étant aujourd’hui disponibles pour une phase d’analyse détaillée, EBxl a souhaité ce lundi 23 mai après-midi faire le point sur cette démarche de sciences participatives et ses résultats.

EBxl souhaite également soumettre la démarche et les résultats de Curieuzenair.brussels à réflexion. Au travers d’un séminaire interdisciplinaire, il s’agit d’intensifier la portée et les limites de ce type de collecte de données et des résultats produits, mais aussi de questionner leur usage scientifique et sociétal.

Programme :

12:30 – accueil (lunch sandwiches)

Partie 1 – Information sur la démarche et vulgarisation critique des résultats

13:00 – Présentation des intentions,démarches et principaux résultats de Curieuzenair.brussels (Dirk Jacobs, GERME)

13:15 – Juste une autre mesure de la qualité de l’air ? Apports et limites de Curieuzenair.brussels (Catherine Bouland, école de Santé publique)

13:30 – Attention cartes ! La représentation des données environnementales sur le territoire et la question de l’échelle d’analyse (Benjamin Wayens, EBxl)

13:45 – Curieuzenair.brussels dans la nébuleuse des sciences participatives à Bruxelles (Benjamin Wayens, EBxl)

[pause]

Partie 2 – Enjeux scientifiques et sociétaux 

14h15 –  Tour de table #1 – Mesurer, ça change quoi ? Cette première partie du workshop s’interrogera sur le poids et l’apport de l’objectivation (chiffrée) dans la gestion urbaine. De la mise à l’agenda à l’action juridique, comment et par qui sont ou seront utilisés les données de Curieuzenair.brussels ? Le fait que ces données soient collectées dans le cadre d’une démarche de science citoyenne change-t-il la donne ? Comment la question des inégalités environnementales s’articule-t-elle avec celle des inégalités sociales ? Quelle articulation entre démarches ou responsabilités individuelles et collectives ? …

[pause]

15h00 – Tour de table#2 – Lutter, éradiquer ou… (s’)adapter ? À Bruxelles, mais aussi ailleurs, les politiques environnementales « emblématiques » (zone base émission, gestion des sols pollués…) s’attèlent à atténuer voire éradiquer les sources de nuisances. Est-ce toujours possible en milieu urbain ? Cela ne nuit-il pas à d’autres fonctions indispensables de la ville ? Est-ce toujours l’approche la plus efficiente en terme économique, social et de santé ? L’identification plus fine des niveaux de pollution n’ouvre-t-elle pas la piste à d’autres modes de gestion (adaptation des logements et infrastructures, éducation des habitants à la protection…) ? Quelle articulation entre démarches ou responsabilités individuelles et collectives ?

[pause]

16:00 – Tour de table#3 – Et maintenant on fait quoi (à l’ULB). Quelles sont les analyses complémentaires à mener à la suite de Curieuzenair.brussels ? Avec quels partenaires ? Dans quels cadre ? Comment s’organiser pour mieux intégrer les sciences participatives à et pour pour Bruxelles, voir les impulser ?

Modalités pratiques:

Workshop scientifique interdisciplinaire à participation libre, organisé en présentiel à destination des chercheurs et enseignants de l’Université libre de Bruxelles, mais ouvert aux collègues d’autres institutions d’enseignement et de recherche et aux acteurs de la société civile intéressés. Inscription obligatoire, de préférence avant le 19 mai, ici

La langue de travail est le français, mais la courtoisie linguistique est de rigueur pour les collègues qui ont une connaissance passive du français et qui souhaitent s’exprimer en anglais ou néerlandais